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Des rivières
Tu te disais on ne me voit plus et je disparais ainsi se répare d'elle-même l'erreur de ma naissance Pendant quelques jours tu avais cru revivre Ton ventre se gonflait d'un souffle nouveau et ces longues coulées d'amertume que tu remontais depuis si longtemps...
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Le cercle
Les enfants ne scandaient plus, laine laine, la vilaine. La rumeur avait déployé ses tentacules visqueux autour de nos ventres. Musettes défoncées, odeurs bigarrées des poudres d'herbes renversées, course échevelée. Dans les abris de fortune où nous reprenions...
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Feux
L'automne allume ses torches La danseuse cède le pas à la guerrière pour franchir les forteresses blanches qui déjà investissent les diaprés de l'aube Il faut tenir très fort derrière les paupières tous les bleus et les rendre aux jardins assoupis
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Neige printanière
Ce matin, les oiseaux migrateurs défaisaient à peine leurs valises, les plantes bâillaient tout juste un bourgeon engourdi que les valseuses blanches sont arrivées, virevoltant avec une insouciance effrontée. Un pépiement consterné... puis tout s'est...
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L'étoile
C'est l'étoile la plus pâle, tremblant dans son fourreau d'obscurité, le petit lac criblé d'argent où se noie un cliquetis d'orage, la montagne noueuse dissimulée dans les cascades sylvestres et ce soir tombé du nid, minuscule et seul sur le pas de la...
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Louve
Elle était de guerre lasse, la férale. Elle du coeur de la nuit qui de ses crocs a arrêté la main levée. Elle ne se montrait plus guère mais aujourd'hui je l'entends haleter en moi, la louve qui marche dans mes pas.
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Le pays loin
C'est un pays loin pays de caillasse crue où jour de pluie est jour de joie pays d'ombres bavardes mi-foudre mi-sable Tu es là-bas - peut-être à Rainbow Beach - les yeux fermés sous l'araucaria ta colère enfin creusée jusqu'à la plaie
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L'aile
las mon aile pauvre aile d'os et de plumes ne s'étend pas assez large amours vous saurez un jour peut-être combien violent consentir à la replier et n'être plus qu'argile à démodeler vous retrouverai quand ne restera plus de mon effigie que son plus petit...
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Ils repartent
L'un après l'autre après l'autre après l'autre après devant l'autre dans la nuit grisante des grésillants grillons ils repartent l'aile lourde les oiseaux de l'été Mes souliers restent cloués à l'hiver
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Sandales de paille
tu ne peux plus te taire, Terre mes sandales de paille devinent l'herbe nouvelle
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Fortitude
La maison est ouverte au milieu de la forêt traversée de vent et de soleil Étonnement devant la merveille Chaque pensée trouve écho dans la parole d'un autre
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Dentellière
Sous le coude du soir à minuit revenue la patiente dentellière s'affaire à dessiner l'hiver sur les vitres Je regarde le carnet ouvert dans le triangle de lumière et laisse la vie gicler son désordre sur les pages
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L'arbre
Sur ton ventre sera planté un arbre. De ceux-là qui s'élancent haut très haut dans le ciel. De ceux-là qui bruissent des histoires de fruits à l'oreille des oiseaux. Personne ne saura plus ton nom mais l'arbre dira ta tendresse aux nuages. Rien n'importe...